L'OFSP informe :

L’année dernière, près d’un cinquième de la population suisse a consommé des antibiotiques. Que savent les Suisses de leur utilisation, de leur consommation et de la formation de résistances ? Nous avons commandé une étude.

Pour mettre en œuvre la Stratégie Antibiorésitance Suisse (StAR), il est important de savoir comment la population utilise les antibiotiques, ce qu’elle connaît à leur sujet et si son point de vue à leur égard a évolué avec le temps. C’est pourquoi une enquête représentative téléphonique auprès de la population suisse est réalisée depuis 2016 tous les deux ans. Ainsi, en 2020 également, environ 1000 personnes provenant de partout en Suisse ont été interrogées concernant leurs connaissances, leur point de vue et leur usage des antibiotiques. Les questions ont principalement porté sur la médecine humaine et la médecine vétérinaire.

Baisse de la consommation d’antibiotiques
En 2022, près d’un cinquième de la population suisse a consommé des antibiotiques, soit une diminution de 3 points : de 22 pour cent en 2020 à 19 pour cent en 2022. Les personnes interrogées avaient obtenu le médicament directement de leur médecin ou en pharmacie sur prescription médicale. Le sondage montre que les antibiotiques ont été utilisés essentiellement lors d’interventions chirurgicales (17 pour cent), d’infections et d’inflammations diverses (16 pour cent) ainsi que d’infections des voies urinaires/de la vessie (13 pour cent).

Ce que connaît la population suisse
Entre 2016 et 2022, les connaissances sur les antibiotiques ont légèrement augmenté parmi la population suisse. De manière générale, les gens savent :

_que la prise inutile d’antibiotiques les rend moins efficaces,
_que ces médicaments ont souvent des effets secondaires et
_qu’ils ne sont pas efficaces contre la grippe et le rhume.

Néanmoins, plus d’un tiers de la population suisse (38 pour cent) continue de croire que les antibiotiques tuent les virus. Le fait est qu’ils agissent seulement contre les bactéries.

Les lacunes dans les connaissances concernent surtout l’utilisation adéquate des antibiotiques : en 2022, seulement 44 pour cent des patients savaient qu’ils devaient suivre rigoureusement les prescriptions du médecin lors de la prise de ces médicaments. Les fausses croyances selon lesquelles les boîtes d’antibiotiques doivent être systématiquement terminées ou que le traitement peut être interrompu si l’on se sent mieux sont encore très répandues.

Des lacunes subsistent également en ce qui concerne la manipulation correcte des antibiotiques résiduels devenus inutiles. Néanmoins, deux tiers des répondants rapportent les médicaments à la pharmacie, 15 pour cent au cabinet médical. 11 pour cent les éliminent toutefois dans les ordures ménagères, et 9 pour cent les conservent et les utilisent lors d’une infection ultérieure.

Plus d’informations souhaitées
La moitié des personnes interrogées déclarent spontanément qu’il faut lutter contre l’antibiorésistance à tous les niveaux : individuel, régional, national et international. En outre, près de deux tiers d’entre eux souhaitent plus d’informations sur les effets secondaires et l’antibiorésistance ainsi que des renseignements généraux sur les antibiotiques. En plus des informations précieuses sur les portails en ligne, ces personnes souhaitent les recevoir directement de leur médecin ou pharmacien.

Source :
OFSP, Les antibiotiques en Suisse : enquête 2022 auprès de la population

Retour