L'OFSP informe :

Entre janvier et mai 2021, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a enregistré une augmentation inhabituelle de cas d’hépatite E, qui a mené à une investigation plus approfondie. 105 cas au total ont été déclarés sur l’ensemble du territoire, ce qui représente près du triple par rapport aux années précédentes pour la même période. Les cas concernaient davantage les hommes que les femmes, et les âges se répartissaient entre 18 et 87 ans. Malgré une enquête systématique auprès des cas dans le cadre d’une étude cas-témoins et de nombreuses analyses de denrées alimentaires, aucune source d’infection n’a pu être identifiée.

Aucune denrée alimentaire spécifique n’a pu être identifiée comme responsable de la flambée. Cependant, il a été démontré que les infections ont été causées par un sous-type du VHE qui est prédominant dans le cheptel porcin en Suisse. Parmi les cas touchant l’être humain, trois clusters ont été identifiés, lesquels ont conduit simultanément à une flambée. Pour des raisons techniques, il n’a pas été possible de vérifier s’il existait un lien direct avec des produits à base de viande de porc contaminés. Aucune concordance n’a été trouvée entre un foie de porc positif issu du monitorage et les échantillons humains, ce qui aurait permis d’attribuer ce foie à un cluster. Les résultats n’ont pas non plus permis de confirmer ou de démentir un lien de cause à effet entre des denrées alimentaires et les cas touchant les êtres humains. Les analyses épidémiologiques ont permis de démontrer que les saucisses de foie et les saucisses de foie à tartiner ainsi que les foies de porc crus pourraient avoir joué un rôle durant cette période (janvier à mai 2021). Cependant, ces affirmations se fondent sur un nombre restreint de personnes interrogées et sur quelques analyses de denrées alimentaires. En guise de recommandation, les personnes immunosupprimées ou souffrant d’une maladie hépatique, les personnes âgées, les personnes enceintes et les enfants devraient renoncer à manger des produits à base de viande de porc ou de sanglier crus ou cuits de manière insuffisante. Pour empêcher tout risque d’hépatite E, il est recommandé de bien cuire les produits carnés avant de les consommer. L’OSAV examine si d’autres mesures ou recommandations concernant la préparation et la production de viande s’imposent suite à ces investigations. Même si aucune denrée alimentaire n’a pu être identifiée, les investigations liées à cette flambée peuvent servir d’exemple à l’approche One Health, mettant notamment en lumière comment une bonne collaboration interdisciplinaire des autorités, de la recherche et des producteurs peut contribuer à une analyse complète.

Source :
OFSP-Bulletin, 4/2022/p8

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