Certains comprimés sont destinés à être utilisés dans la cavité buccale : ce sont généralement des comprimés non enrobés qui doivent se dissoudre ou se désintégrer dans la bouche et leur administration ne nécessite pas la prise de boisson.
Outre les comprimés à sucer et à croquer, on distingue les comprimés sublinguaux et les comprimés orodispersibles qui ont chacun leurs particularités. 

Les comprimés sublinguaux se placent sous la langue. Ils sont conçus pour que le principe actif soit absorbé par la muqueuse buccale sans subir l’action des sucs gastro-intestinaux et/ou l’effet du premier passage hépatique. Généralement le pic plasmatique est obtenu plus rapidement que par la voie orale.
Ainsi, par exemple, la buprénorphine administrée par voie orale est rapidement métabolisée dans le foie par désalkylation. L'administration par sublinguale permet de contourner ce premier passage hépatique. 

Exemples : Buprenorphin® Mepha, Minirin® Melt, Nicorette® Microtab, Subutex®, Temgesic® comprimés sublinguaux
  
Pour obtenir un effet thérapeutique optimal, il est impératif de laisser fondre le comprimé sous la langue jusqu'à dissolution complète (par ex. Buprenorphin-Mepha 5 à 10 minutes, Nicorette Microtab jusqu’à 30 minutes). Le comprimé sublingual ne doit pas être avalé ou croqué, sauf Minirin® Melt qui peut être avalé après avoir été gardé 10 secondes sous la langue. Son administration ne doit pas être accompagnée de boisson.

Les comprimés orodispersibles se placent sur la langue où ils se désagrègent en quelques secondes pour être ensuite avalés avec de la salive, sans liquide supplémentaire. Le principe actif est absorbé au niveau de la muqueuse gastro-intestinale. 
Ce sont des comprimés multiparticulaires à désagrégation rapide en bouche. Ils sont conçus pour faciliter la prise, en cas de problème de déglutition ou en voyage par exemple. Leur action n’est pas plus rapide que celle des comprimés traditionnels.

Exemples : Dafalgan® Odis, Imodium® lingual aiguë, Motilium® lingual, Temesta® Expidet, Zofran® Zydis, Zomig® oro, Zyprexa® Velotab

Compte tenu de leur procédé de fabrication (lyophilisation), les comprimés orodispersibles sont très friables. Ils ne doivent généralement pas être déconditionnés du blister par pression comme les comprimés conventionnels, mais en retirant d’abord la feuille d’aluminium. Pour l’administration par sonde, les comprimés orodispersibles peuvent être dissous dans un peu de liquide.

Sources :
Pharmacie galénique  B.P., éditions Porphyre 2005, p87
Pharmacie galénique, Bonnes pratiques de fabrication, A. Le Hir, Masson 2006, p275 /290
Bulletin d’information du CAPP N°36, Formes galéniques spéciales, 09/2005

Retour