Le déficit en vitamine B12 est un problème fréquent chez la personne âgée. La cause principale est une malabsorption de la cobalamine alimentaire, généralement liée à une gastrite atrophique et un apport insuffisant en aliments riches en vitamine B12 (viande, poisson, produits laitiers). La carence se manifeste principalement sous forme de troubles psychiatriques (irritabilité, troubles de la personnalité, troubles de la mémoire, démence, dépression), neurologiques (paresthésies, faiblesse) et/ou hématologiques (anémie).

Le traitement usuel de la carence en vitamine B12 consiste en injections intramusculaires périodiques. Lors de carence par malabsorption, le schéma classique comprend une dose de charge (p.ex. 1000 mcg 1x/j pendant 1 semaine puis 1x/semaine pendant 1 mois) suivie d'une dose mensuelle de 1000 mcg au long cours. Lors de déficit par manque d'apport, quelques doses de 1000 mcg suffisent pour reconstituer les stocks.
Pour la substitution parentérale, la vitamine B12 est enregistrée en Suisse sous forme simple ou dépôt :
_cyanocobalamine (Vitarubin solution injectable, Vitamine B12 Amino)
_hydroxocobalamine (Vitarubin dépôt) : ce dérivé se maintient plus longtemps dans l’organisme en raison d’une forte liaison aux protéines plasmatiques.

La cyanocobalamine simple peut être administrée par voie sous-cutanée, contrairement aux formes dépôt. La voie intraveineuse est également mentionnée dans la monographie, mais déconseillée en raison d’une élimination rapide de l’organisme.

Par voie orale, la vitamine B12 doit se lier au facteur intrinsèque, une protéine produite par l’estomac, pour pouvoir être absorbée au niveau de l’iléon. Les études montrent toutefois que 1 à 5 % de la dose orale de vitamine B12 sont absorbés par diffusion passive (sans facteur intrinsèque). Un apport quotidien de doses élevées par voie orale pourrait donc suffire à couvrir les besoins en cas de carence.
Une substitution orale peut être proposée aux doses de 1 à 2 mg/jour, à condition d’être sûr de la compliance thérapeutique de son patient et de disposer d'une forme galénique adéquate (voir ci-dessous Doc News « Vitamine B12 : supplémentation par voie orale »). En cas de tableau clinique neurologique aigu ou de compliance incertaine, le traitement parentéral sera privilégié.

La vitamine B12 est bien absorbée par voie nasale. Un complément alimentaire à prendre oralement ou via la muqueuse nasale est à présent disponible sur le marché en Suisse : ALPINAMED B12 Trio spray doseur (7782288) avec 100 mcg/pulvérisation de vitamine B12 sous forme d’hydroxocobalamine, méthylcobalamine et désoxyadénosylcobalamine. 
Un spray nasal est disponible sur prescription médicale aux Etats-Unis depuis plusieurs années sous le nom de Nascobal® à 500 mcg de vitamine B12 par pulvérisation, ce qui correspond à la dose hebdomadaire habituellement recommandée pour cette voie d'administration. Il n’y a aucun équivalent enregistré comme médicament en Suisse mais il peut être prescrit en préparation magistrale.

Selon la littérature, deux études de petite taille confirment l’efficacité de l’administration de vitamine B12 par voie sublinguale. Cette forme galénique n’est toutefois pas disponible en Suisse. De nombreuses gammes de compléments alimentaires proposent sur internet la vitamine B12 sublinguale.

Sources :
Revue médicale suisse no 590/2018/p159
PharmaFlash 4/2008 Vitamine B12 : «La piqûre fait mal, docteur...»

Liens :
Doc News, Vitamine B12 : supplémentation par voie orale

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